Monaco - Nuages

Monaco


Je n'ai pas su vous dire je t'aime
À vous l'âme légère et à moi l'anathème
Dans ce coin de taverne où j'ai cru caresser
Un moment de promesses de laits et de poèmes
Un instant de lilas au fond des porcelaines
Ce soupçon de sourire me fut bouquet fané
Vous sembliez si proche que vos soies m'ont frôlé
Et je fus si naïf de croire en ces virgules
Au-dessus de vos yeux il était marée basse
Fini le temps d'éclore aux rêves des damnés
La mer m'a rejeté au rang des matricules
Comme un enfant puni au fin fond de ses châsses
Dans votre verre rougi par vos lèvres posées
Flottait un Monaco et sa source d'espoir
Quel savant diamantaire m'avait taillé le coeur
Que j'en garde aujourd'hui l'éternité du soir
Ce désir à mendier quelques gouttes rosées
Sur mon tissu sali et sa route de pleurs
Il y a trop d'années sur ces moments de brises
Les chemins de nos gares y ont soufflé les trains
Je vais malgré ceux-là chercher autre que moi
Que m'importe à gravir le sommet des méprises
Si tel un chien perdu je cherche encore l'émoi
Et suite de ma route pour m'enivrer d'un sein
Les balises océanes fidélisent mon pas
Les astres roux d'écluse sont aussi mes complices
Aux pelures déchirées je ne fais guère d'histoires
Et je ne cherche en rien l'excuse du supplice
Ni le silence ardent où languit l'écritoire
Ni vos roses mort-nées aux sons des pianolas...
JC